Cet article liste les étapes à suivre si un client déclenche une réaction allergique dans votre établissement. Du 1er signe au coup de fil au Samu, jusqu’à la traçabilité post-incident, je vous guide sur ce qu’il faut faire – calmement, efficacement, et en conformité avec vos obligations. Parce que dans ces moments-là, chaque minute compte.
Ce chapitre fait partie de mon guide pratique sur les allergènes. Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous invite à le découvrir.
Formation HACCPProtégez votre établissement et évitez les sanctions
Les allergies alimentaires peuvent provoquer des réactions très rapides, dès les premières secondes après ingestion. Elles peuvent aller de simples démangeaisons à un choc anaphylactique, dont les conséquences peuvent être vitales si aucun geste n’est effectué.
Un seul de ces signes peut suffire à déclencher la procédure d’urgence. Il ne faut jamais attendre que les symptômes s’aggravent.
Dès l’apparition des signes évocateurs, stoppez le service pour cette personne. Installez-la confortablement, isolez-la si besoin pour limiter le stress ambiant, et prévenez la personne responsable du service ou de l’établissement.
En salle, chaque membre de l’équipe doit être formé à reconnaître les signes d’alerte. Même en cas de simple doute (rougeur, gêne respiratoire…), il faut signaler immédiatement la situation à la personne responsable du service.
Demandez si la personne porte un stylo auto-injecteur d’adrénaline (type Epipen). Si oui, aidez-la à le sortir ou à l’utiliser si elle vous le demande. Ne jamais l’utiliser de votre propre initiative si vous n’avez pas été formé et que la personne est encore consciente et capable d’agir elle-même.
À savoir sur le stylo auto-injecteur :
Un stylo auto-injecteur (de type Epipen) ne doit être utilisé que si la victime vous le demande clairement ou si elle est inconsciente et que vous êtes formé à son usage. Dans tous les autres cas, n’agissez pas seul : attendez les secours. Ce cadre vous protège légalement, et évite tout geste inadapté.
Contactez immédiatement le 15 (Samu) ou le 112 (numéro d’urgence européen).
Expliquez clairement :
Pendant l’appel, ne laissez jamais la personne seule. Restez auprès d’elle, rassurez-la et notez les évolutions de son état.
Pendant l’attente des secours, il est essentiel de :
Ces éléments seront utiles à l’équipe médicale… mais aussi aux autorités sanitaires si un signalement est nécessaire.
Une fois l’urgence passée, il est crucial de tracer ce qui s’est passé :
Ce retour d’expérience doit servir à éviter qu’un tel incident se reproduise.
Si la réaction allergique est liée à une erreur d’identification, une contamination croisée ou un défaut d’information :
Une erreur bien gérée peut renforcer la vigilance de votre équipe. Mais elle doit absolument entraîner une remise en question immédiate de vos procédures internes.
Une réaction allergique peut donner lieu à un signalement auprès de la DDETSPP, surtout si les secours interviennent ou si l’incident est médiatisé.
Vous devez alors être en mesure de :
En théorie, oui — mais avec précaution. Si le client est conscient et vous demande clairement de l’aider, vous êtes autorisé à le faire.
En revanche, si la personne est inconsciente et que vous n’avez jamais été formé, mieux vaut attendre les secours. Une mauvaise injection (lieu, angle, profondeur) peut aggraver la situation.
Le plus sûr, c’est d’appeler immédiatement le 15 ou le 112, de décrire la situation, et de suivre leurs instructions à la lettre.
Non, il n’y a pas d’obligation de signalement à la DDPP pour une réaction allergique isolée.
Mais vous devez :
Ce dossier pourra vous protéger en cas de contrôle ou si le client porte réclamation. Si l’incident est grave (hospitalisation, plainte, intoxication collective), la DDPP peut en effet être saisie, et il faut être prêt.