Les nuisibles font partie des risques sanitaires les plus redoutés en restauration. Entre les zones de stockage, les déchets, la cuisine, l’humidité et les livraisons, les conditions sont souvent réunies pour qu’ils s’installent.
Avant de penser aux traitements ou à la dératisation, encore faut-il évaluer correctement les risques.
Dans cet article je vous guide pas à pas pour identifier les points faibles de vos locaux et évaluer le risque nuisibles avec méthode.
Pour une vue d’ensemble, lisez mon guide Comment se débarrasser des nuisible dans son restaurant ?
Attendre qu’un nuisible apparaisse pour agir, c’est déjà réagir trop tard. Une infestation visible signifie souvent que les nuisibles sont installés depuis plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Évaluer les risques en amont permet de :
Cette évaluation est une étape à part entière de la maîtrise des risques selon les principes HACCP.
Chaque type de nuisible a ses habitudes… et ses terrains de chasse préférés
Rats et souris
Ils rongent les câbles, contaminent les emballages, laissent derrière eux excréments et urine. Très discrets au départ mais ils prolifèrent vite.
Cafards et fourmis
Les blattes affectionnent les zones chaudes et humides (plinthes, siphons, dessous d’équipements). Les fourmis ciblent surtout les produits sucrés ou secs.
Mouches et mites alimentaires
Les mouches se posent sur les aliments, les surfaces ou les ustensiles. Les mites pondent directement dans les denrées (céréales, chocolat, biscuits…).
Oiseaux et parasites divers
Pigeons et moineaux laissent des fientes et plumes dans les zones de livraison ou de stockage. N’oublions pas les punaises de lit, acariens ou larves invisibles, parfois présents dans les zones annexes.
Certains endroits sont plus propices que d’autres à accueillir des nuisibles. Ce sont souvent des zones humides, sombres, peu nettoyées ou facilement accessibles depuis l’extérieur.
Zone | Pourquoi c’est à surveiller |
Réserves sèches | Recoins sombres, emballages vulnérables |
Chambres froides | Joints abîmés, condensation |
Locaux à déchets | Odeurs fortes, accès extérieur |
Siphons, plinthes | Humidité + abris pour cafards |
Faux plafonds, fissures | Difficiles à inspecter, propices aux rongeurs |
Quais de livraison | Porte d’entrée directe pour nuisibles |
Salles de pause | Nourriture oubliée, nettoyage aléatoire |
Astuce : utilisez un plan imprimé des locaux pour identifier et cocher les zones inspectées à chaque passage
Même en l’absence de nuisibles visibles, certains indices doivent immédiatement vous alerter :
Tout signe détecté doit être documenté dans le PMS et suivi d’une action.
L’évaluation des risques ne peut pas reposer uniquement sur l’intuition ou le hasard. Elle doit suivre une méthode structurée, répétée, et traçable.
Voici les bonnes pratiques :
Exemple de tableau de suivi :
Zone | Nuisibles vus ? | Indices | Niveau de risque |
Réserve sèche | Non | Câble rongé | Élevé |
Cuisine | Oui | Blattes vues | Élevé |
Chambre froide | Non | RAS | Faible |
Ce type de tableau permet d’avoir une vision claire et exploitable par toute l’équipe, mais aussi de montrer aux autorités sanitaires que la situation est suivie et maîtrisée.
Rappel : n’oubliez pas d’inclure ce document à votre PMS et de le mettre à jour
Si vous n’êtes pas sûr de vos observations ou si les signes d’infestation se multiplient, il peut être utile de faire appel à un professionnel de la lutte anti-nuisible.